Vivre avec le diabète de type 1 (DT1) ne se limite pas à la surveillance de la glycémie. C’est un engagement constant dans lequel il faut prêter attention à ce qu’on mange, administrer et ajuster les doses d’insuline, gérer les dispositifs médicaux, renouveler les prescriptions, prévoir les rendez-vous médicaux, et ce, jour après jour, sans véritable pause.

C’est aussi devoir s’adapter régulièrement à l’activité physique, aux variations hormonales, à une nuit plus courte, au stress, ainsi qu’aux imprévus. Cette gestion demande une énergie mentale et physique considérable. Et dans ce quotidien exigeant, un aspect peut souvent être mis de côté : notre relation au corps.

L’image corporelle, c’est quoi exactement?

Ce n’est pas juste une question de reflet dans le miroir. L’image corporelle correspond à la manière dont nous percevons notre corps, à nos sensations à son égard et parfois à notre perception de ce que les autres en pensent. Elle évolue avec les expériences, les regards, les commentaires et avec le DT1.

Quand on vit avec le DT1, certaines réalités peuvent venir perturber le rapport au corps, comme :

  • Le port de dispositifs visibles (p. ex., pompe à insuline, capteur du lecteur de la glycémie en continu)
  • Les marques sur la peau (p. ex., cicatrices, bleus, rougeurs)
  • Les suivis du poids fréquents lors des rendez-vous médicaux 
  • Les commentaires, parfois maladroits, de professionnel·les de la santé ou de l’entourage
  • Les remarques sur ce que nous devrions ou ne devrions pas manger

Petit à petit, ces éléments peuvent modifier le rapport à notre corps, nous faire sentir « différents », voire nous pousser à nous éloigner de ce corps que nous connaissions avant.

Un effet réel sur le bien-être

Une image corporelle fragilisée peut nuire à la santé mentale et la qualité de vie et se manifester par :

  • Une baisse de l’estime de soi
  • Un stress chronique ou une anxiété accrue
  • Une diminution de la motivation à gérer son diabète
  • L’apparition ou l’aggravation de troubles du comportement alimentaire

Mais avec le temps, de nombreuses personnes développent aussi une relation plus bienveillante avec leur corps. Comprendre ces enjeux est une première étape pour y parvenir.

Des pistes concrètes pour avancer

Il est possible d’apprendre à voir son corps autrement, pas uniquement comme un « problème à gérer », mais comme un allié. Cela demande parfois du temps, du soutien et de la douceur.

Voici quelques conseils pour vous aider à y arriver :

  • Revenir à l’essentiel

Votre corps vous permet de vivre, bouger, aimer, créer. Se recentrer sur ce qu’il vous permet de faire peut changer le regard que vous portez sur lui.

  • Faire le tri dans ce qui vous influence

Sur les réseaux sociaux, certaines images peuvent nourrir des complexes. Se désabonner des comptes qui ne vous font pas de bien et suivre ceux qui vous inspirent ou vous rassurent peut vraiment changer les choses. Si certains commentaires de vos proches vous gênent, n’hésitez pas à leur dire clairement et gentiment de ne pas aborder ce sujet.

  • Choisir ce qui vous met à l’aise

Il est important de choisir une méthode d’administration de l’insuline et de surveillance de la glycémie qui vous convient et vous met à l’aise. Si vous portez ou envisagez de porter une pompe à insuline, il existe plusieurs modèles de tailles différentes et il est possible de personnaliser votre matériel avec des accessoires pour le rendre plus adapté à vos préférences. Si malgré cela, le port de la pompe vous dérange, vous pouvez toujours revenir aux injections.

Concernant les lecteurs de la glycémie en continu, vous pouvez également choisir l’emplacement du capteur en fonction de votre confort. Bien que certains sites ne soient pas validés par Santé Canada, les utiliser n’affecte en rien la validité des données. L’expérience montre que de nombreux sites alternatifs permettent une évaluation fiable de la glycémie.

Enfin, lors de vos rendez-vous médicaux, n’hésitez pas à demander à ce qu’on ne vous pèse pas si cela vous met mal à l’aise. Vous avez le droit de décider de ce qui vous convient le mieux.

  • Parler avec des personnes qui vous comprennent

Rejoindre un groupe de soutien ou échanger avec d’autres personnes vivant avec le DT1 peut réellement alléger le sentiment d’isolement. Cela pourrait vous aider à réaliser que vous n’êtes pas seul·e à vivre cette expérience.

  • Demander de l’aide si cela devient trop lourd

Un·e psychologue spécialisé·e dans l’image corporelle et le diabète peut vous aider à comprendre ce que vous ressentez et à trouver des outils pour vous sentir mieux dans votre peau.

Se réconcilier avec son corps, doucement

Notre corps fait ce qu’il peut, chaque jour. Il mérite notre respect, même quand la relation est compliquée. Faire la paix avec lui ne se fait pas du jour au lendemain, mais c’est possible d’y arriver.

Pour aller plus loin

Connectez-vous à Support pour consulter le module sur l’image corporelle et le DT1. Vous y trouverez aussi de nombreuses ressources sur la gestion de l’insuline, la nutrition, l’activité physique, la santé mentale et bien plus encore.

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