Chacun de nous peut perdre jusqu’à 100 cheveux par jour sur les 100 000 et plus qui coiffent notre tête, et c’est normal. Cela fait partie du cycle de vie des cheveux qui poussent et tombent naturellement. Une poignée de cheveux dans le fond de la douche ne devrait donc pas vous inquiéter! En revanche, si cette quantité augmente à chaque lavage et que vos cheveux vous paraissent plus fins ou clairsemés, vous êtes en droit de vous poser des questions.

Le stress, la fatigue, le surmenage, un nouveau médicament, des variations hormonales peuvent causer une plus grande perte de cheveux, souvent temporaire. Mais qu’en est-il du diabète de type 1 (DT1)? A-t-il un lien avec la perte de cheveux? C’est une question qui nous a été posée par un des participants du registre BETTER.

Selon la littérature, il semblerait effectivement que le DT1 puisse interférer avec le cycle de croissance des cheveux chez certaines personnes. Voici comment :

Glycémies élevées persistantes

Un taux de sucre sanguin particulièrement élevé sur une longue période peut endommager certains de vos organes, dont les vaisseaux sanguins. Ces derniers vont se durcir entraînant une mauvaise circulation du sang dans l’organisme. Vos cellules vont alors recevoir moins d’oxygène et de nutriments transportés par le sang. Ce déficit peut affecter les follicules pileux qui produisent vos poils et vos cheveux. Vous pourriez alors remarquer un ralentissement de la pousse ou encore une plus grande perte de cheveux.

Risque accru d’alopécie

Les personnes vivant avec le DT1 sont par ailleurs plus à risque de développer d’autres maladies auto-immunes, notamment l’alopécie areata (aussi appelée pelade). Cette condition attaque les follicules pileux causant une perte de cheveux et de poils, souvent par plaques. Si vous observez une chute anormale de vos cheveux, parlez-en à votre équipe médicale.

Stress et glande thyroïde

Lors de votre diagnostic de DT1, certains d’entre vous ont peut-être remarqué davantage de cheveux dans le fond de la douche. Il s’agit souvent d’une situation temporaire, causée par le stress associé à votre nouvelle réalité et votre glycémie qui était possiblement élevée depuis un certain temps. Vous pouvez aussi perdre plus de cheveux lorsque vous vivez une période plus stressante en lien avec votre DT1.

Par ailleurs, le cycle de vie de vos cheveux peut aussi être le symptôme d’un débalancement de votre glande thyroïde, un problème qui affecte un certain pourcentage des personnes vivant avec le DT1. Une prise de sang prescrite par votre médecin peut confirmer une maladie de la thyroïde.

Réversible ou pas?

La perte de cheveux associée au DT1 est souvent réversible. Tout d’abord, il est important d’en établir la cause. Vous pouvez consulter votre équipe de soins pour vérifier s’il s’agit d’un problème de glande thyroïde ou d’alopécie. Dans la majorité des cas, il existe des traitements pour freiner la chute de cheveux et/ou stimuler la repousse.

Une fois ces problèmes spécifiques de santé écartés, vous pouvez contrôler ou réduire la perte de cheveux de plusieurs manières, notamment en :

  • faisant de l’exercice régulièrement pour gérer votre taux de sucre et garder votre glycémie dans la cible la plupart du temps (entre 3,9 et 10 mmol/L);
  • réduisant le stress général en faisant de la méditation, des techniques de relaxation comme le yoga et de l’activité physique;
  • réduisant le stress lié au DT1 en trouvant du soutien auprès de votre entourage ou des groupes d’entraide, ou encore en consultant des professionnels en santé mentale;
  • faisant vérifier votre médication par votre pharmacien ou votre pharmacienne et/ou votre médecin;
  • adoptant une alimentation diversifiée, riche en protéines, fer, zinc, magnésium et vitamine B, avec le moins d’aliments transformés possible;
  • utilisant des shampoings ou des traitements topiques (p. ex. Rogaine) prescrits généralement par un ou une dermatologue.

Références :


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Écrit par : Nathalie Kinnard, rédactrice scientifique et assistante de recherche

Révisé par :

  • Sarah Haag, R.N., B. Sc.
  • Claude Laforest, Michel Dostie, Jacques Pelletier, Amélie Eloundou, Domitille Dervaux et Laurie Lépine, patients partenaires du projet BETTER

Révision linguistique par : Marie-Christine Payette