Pendant longtemps, les personnes vivant avec le diabète de type 1 (DT1) ne pouvaient pas faire de don de sang, car l’administration d’insuline faisait partie des critères d’exclusion. En mars 2021, grâce au travail de sensibilisation de Diabète Canada, ce critère avait été levé pour toutes les provinces canadiennes, à l’exception du Québec. Plus de deux ans et demi plus tard, la population du Québec vivant avec un DT1 peut maintenant donner du sang.

Le Québec rejoint le reste du Canada

Santé Canada a donné l’autorisation à Héma-Québec, l’organisme qui gère les dons de sang au Québec, de permettre aux personnes vivant avec le DT1 de donner du sang sous certaines conditions : une bonne gestion des glycémies et aucune complication associée au diabète.

Les personnes vivant avec le DT1 étaient exclues du don de sang à cause du risque de transmission d’une maladie du sang au receveur, en lien avec l’utilisation d’aiguilles de façon quotidienne. L’analyse des données probantes a montré que ce risque n’était pas fondé. Héma-Québec s’aligne donc sur les critères en vigueur dans le reste du pays qui est sous l’égide de la Société canadienne du sang.

Levée des restrictions liées à la maladie de la vache folle pour tout le Canada

Une autre raison qui permet dorénavant aux personnes vivant avec le DT1 de donner du sang est le retrait, pour tous les Canadiens, du critère d’exclusion datant de 1980 concernant une potentielle exposition à la variante de la maladie de Creutzfeld-Jacob. Cette maladie rare, dégénérative et mortelle du cerveau se développe à la suite de la consommation de viande de bœuf infectée par la « maladie de la vache folle ». Ce critère touchait non seulement les personnes ayant voyagé, vécu ou reçu une transfusion en France, au Royaume-Uni, en Europe de l’Ouest ou en Arabie saoudite à partir de 1980, mais aussi les personnes vivant avec le DT1. En effet, jusqu’au début des années 1980, les insulines les plus largement utilisées étaient des insulines animales produites à base de bœuf ou de porc. C’est seulement vers la fin des années 1990 que les compagnies ont cessé de produire de l’insuline animale. Même si depuis ce temps la plupart des personnes vivant avec le DT1 au Canada utilisent des insulines biosynthétiques, le critère d’exclusion demeurait, par mesure de prudence, principalement au Québec (la Société canadienne du sang avait assoupli quelques critères en 2022).

Les experts estiment aujourd’hui que le risque de transmission de la variante de la maladie de Creutzfeld-Jacob par transfusion sanguine est négligeable, sauf si vous ou un membre de votre famille êtes atteint de cette maladie.

Certains critères demeurent pour les personnes vivant avec le DT1 

Pour être acceptées au don de sang, les personnes vivant avec le DT1 au Canada doivent :

  • Ne pas avoir vécu un épisode d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie nécessitant l’assistance d’une autre personne ou une visite à l’hôpital au cours des trois derniers mois. Selon Héma-Québec, les personnes ayant subi un tel épisode sont plus à risque d’avoir une moins bonne gestion de leur glycémie et donc des complications liées au diabète. Elles sont ainsi prédisposées à la survenue d’événements indésirables liés au don de sang (p. ex., faiblesse, nausées, évanouissement).
  • Ne pas présenter des ulcères aux pieds et aux jambes. Selon Héma-Québec, ces ulcères peuvent augmenter le risque de bactériémie (bactérie dans le sang) qui, en contexte de don de produits sanguins, peut s’avérer néfaste pour la santé des receveurs avec un faible système immunitaire.
  • Ne pas ressentir d’étourdissements ou de vertiges de façon répétée en position debout. Selon Héma-Québec, cette complication peut notamment augmenter le risque d’événements indésirables causés par le don. Une personne ayant fréquemment des étourdissements et des vertiges doit demander à son médecin de remplir un document stipulant les risques pour elle et pour les receveurs de ses produits sanguins.

Enfin, Héma-Québec et la Société canadienne du sang demandent aux donneurs vivant avec le DT1 de ne pas se présenter à jeun et de s’alimenter dans les deux heures avant de donner du sang. Ceci a pour but d’éviter la survenue d’un épisode d’hypoglycémie qui pourrait être confondu avec un événement indésirable causé par le don de sang.

Pour plus d’informations sur l’assouplissement des critères d’admissibilité au don de sang au Québec, consultez le site d’Héma-Québec.

Pour plus d’informations sur l’assouplissement des critères d’admissibilité au don de sang dans le reste du Canada, consultez le site de la Société canadienne du sang.


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Écrit par : Nathalie Kinnard, rédactrice scientifique et assistante de recherche

Révisé par :

  • Sarah Haag, RN. BSc.

Révision linguistique réalisée par : Marie-Christine Payette